Historique des CROUS
Ce sont les associations étudiantes qui sont à l’origine du réseau des oeuvres, puisqu’elles développent, dès le début du XXe siècle, de nombreux services aux étudiants “défavorisés” afin de démocratiser au mieux l’accès aux études. Ainsi apparaissent les premiers restaurants universitaires, les premiers logements étudiants, les premières bourses d’études ou l’Office de Tourisme Universitaire (OTU). Ces services font l’objet d’une gestion militante opérée par les association étudiantes, c’est-à-dire par les étudiant.e.s eux-même.
A partir de 1937, Jean Zay, ministre de l’Éducation Nationale sous le Front Populaire crée le CSO (Comité Supérieur des OEuvres). S’il permet d’améliorer le système des oeuvres, le CSO est un recul pour la gestion étudiante : les étudiant.e.s n’y ont que trois sièges à voix consultative. L’important développement des activités du CSO au cours des années 40 conduit à doter ce Comité d’une certaine autonomie fonctionnelle et à créer les Centres régionaux dans chaque académie.
En 1955, est créé le CNO (Centre National des OEuvres) et a également lieu le passage des Centres des OEuvres en établissement public. Les étudiant.e.s, grâce à l’apport des personnalités qualifiées qu’ils choisissent, disposent de la moitié des sièges au CNO. Cela ne durera pas longtemps, car en 1963, à la suite d’opposition des organisations étudiantes au gouvernement, la cogestion paritaire étudiante - État du CNO disparaît. Les représentant.e.s étudiant.e.s ne représentent désormais plus qu’un tiers des membres.
Tous les enjeux de la massification de l’enseignement supérieur au début des années 1970 conduisent à un bouleversement des besoins sociaux des jeunes. C’est pourquoi les CROUS s’attèlent à la construction de nombreux restaurants universitaires et résidences.
Le décret du 5 mars 1987 modifie la loi de 1955. Il réactualise les missions du CNOUS et des CROUS, la composition des conseils d’administration et les modalités d’élection des étudiants à ces conseils.
De 1985 à 1993, ce sont 50 000 chambres supplémentaires au sein du parc logement des CROUS qui sont construites, atteignant les 150 000 places. En 1989 est créé le Culture ActionS, un fonds destiné à développer les initiatives étudiantes en matière d’animation culturelle et citoyenne en leur apportant un soutien financier. En 1991, Lionel Jospin lance un plan social étudiant, permettant l’accès aux aides au logement ainsi que la création d’un système de prêts. L’année 1993 marque un moment important puisqu’est créé le Dossier Social Etudiant (DSE). Cette évolution permet au CROUS d’être le guichet unique concernant la demande de bourse ou de logement au début de chaque année. Enfin, en 2013, le plan 40 000 a été lancé. Ce plan a pour objectif d’offrir 40 000 places rénovées ou nouvellement construites d’ici 2017 en résidence universitaire.
Le deuxième plan social étudiant de 1998 permet la création de l’échelon 0 des bourses, de 11 000 allocations d’étude et du maintien de la bourse en cas de redoublement. C’est aussi l’apparition des bourses sur critères sociaux composées de 5 échelons permettant une aide mensuelle de 866 à 2 378 francs par mois pendant 9 mois.
En 2008, des bourses sur critères sociaux viennent simplifier l’attribution des bourses et créent l’échelon 6. C’est aussi la mise en place du Fonds National d’Aide d’Urgence qui remplace l’allocation unique d’aide d’urgence et l’allocation d’étude.
En 2011 est créé le 10e mois de bourse, sur demande de la FAGE, permettant aux étudiants de bénéficier d’une aide financière en adéquation avec le rythme universitaire.
À la rentrée 2013, Geneviève Fioraso, alors ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, met en place l’échelon 7 ainsi que l’échelon 0bis permettant d’augmenter le nombre d’étudiants aidés et de couvrir au mieux leurs besoins. La FAGE avait porté cette réforme auprès du Président de la République la création de l’échelon 0bis, ceci afin de renforcer la progressivité du système de bourse.
En 2014, le plan d’investissement sur 2 ans initié à la rentrée 2013 se poursuit avec 84 M € supplémentaires pour les bourses. Les mesures consistent principalement à permettre à 77 500 étudiants auparavant échelon 0 de bénéficier de l’échelon 0bis, donc de se voir verser 100 € par mois. C’est encore une fois un pas vers plus de progressivité dans le système des aides sociales étudiantes, système demandé par la FAGE via l’Aide Globale d’Indépendance.
A la rentrée 2016, la plateforme « messervices.etudiant.gouv » est créée et devient ainsi le guichet unique numérique d’accès aux aides sociales pour les étudiants en centralisant tous les dossiers d’aides sociales gérés par le réseau des oeuvres.
Le décret du 29 juillet 2016, vient clarifier l’organisation du réseau des oeuvres et doter le CNOUS d’une réelle compétence de coordination des CROUS en créant notamment le poste de président.e du CNOUS, actant ainsi son rôle politique et sa capacité de choisir concrètement des orientations pour le réseau des oeuvres.
En décembre 2016, l’AGI prend une nouvelle fois une tournure concrète avec l’alignement des montants et critères d’attribution des bourses régionales, qui concernent notamment les formations sanitaires et sociales, sur les montants des bourses sur critères sociaux, rapprochant ainsi concrètement ces formations des oeuvres.
Le 30 octobre 2017, la création d’une « Aide Globale d’Autonomie » (AGA) est annoncée dans le cadre du Plan Étudiants pour simplifier les aides sociales destinées aux étudiants. Les concertations seront lancées à la fin de l’année 2018 afin d’acter les modalités de cette nouvelle aide. La FAGE aura alors l’opportunité de demander la mise en place de l’AGI qu’elle porte depuis plusieurs années pour garantir plus de justice sociale dans les aides financières étudiantes.
La loi du 8 mars 2018 relative à l’Orientation et Réussite des Étudiants vient créer une nouvelle Contribution Vie Étudiante et de Campus (CVE-C) destinée à favoriser l’accompagnement social, culturel, sportif et la prévention auprès des étudiants. Les oeuvres auront à charge de collecter cette contribution et bénéficieront d’une part dédiée pour renforcer ses actions en matière de vie étudiante. Cette contribution contient la part du FSDIE, de la médecine préventive ainsi que les autres contributions liées au sport, à la prévention et à la culture.
Sur le volet restauration, d’importantes évolutions sont à noter. Alors qu’il y a une trentaine d’années se sont développés les restaurants universitaires dits “restaurants-paquebots” en raison de leur taille importante, la restauration universitaire s’est diversifiée au cours des dernières années, notamment avec l’apparition des cafétérias. La diversification n’est pas un problème en soi si tant est qu’elle soit faite de manière intelligente et non au détriment des étudiants.
Soucieuse d’apporter de nouveaux services aux étudiants, la FAGE a ouvert en 2011 sa première AGORAé. L’AGORAé, c’est à la fois un lieu de vie ouvert à tous et une épicerie solidaire accessible sur critères sociaux. Elle permet aux étudiants précaires d’accéder à des denrées alimentaires et de première nécessité à moindre prix mais aussi de créer du lien social avec d’autres étudiants. Ce lieu de vie permet de développer de nouveaux projets que ce soit en matière d’orientation, d’insertion professionnelle ou encore des projets scientifiques ou culturels. Portée et gérée par des étudiants pour des étudiants, l’AGORAé est donc un lieu non-stigmatisant œuvrant pour l’égalité des chances d’accès et de réussite dans l’enseignement supérieur. Depuis, la FAGE, avec l’ensemble de son réseau de fédérations a ouvert 15 AGORAé à travers la France.
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